Dégâts de blaireaux

Mis à jour le 16/05/2023

Dégâts de blaireaux, des possibilités d’interventions existent

La tournée sécheresse qui s'est tenue le 7 août dernier a permis de constater la poursuite des dégâts de blaireaux dans les cultures, alors même que le déficit hydrique et les fortes chaleurs menacent fortement les rendements. En cas de difficulté, des possibilités d'intervention existent, il faut s'en saisir.

Au même titre que la martre ou la fouine, le blaireau est un mustélidé ; c’est le plus gros mustélidé de France.

L’espèce est un omnivore opportuniste, son régime alimentaire de base est surtout constitué de vers de terre, de batraciens, de mollusques, d’insectes, de végétaux et de fruits mais il sait s’adapter aux ressources alimentaires animales et végétales disponibles.

L’espèce est ainsi susceptible de prédation sur la faune sauvage mais aussi de nuisances aux activités agricoles (dommages aux cultures (céréales (maïs notamment), vignes, .…). Par ailleurs, ses galeries peuvent être à l’origine d’affaissements de terrain sous le passage du bétail ou des engins. Comme d’autres espèces de la faune sauvage, le blaireau peut aussi être un vecteur de la tuberculose bovine dans les zones infectées.

La dynamique des populations de blaireau reste mal connue. L’espèce n’a quasiment pas de prédateur mais subit de plus en plus les collisions liées au trafic routier.

L’espèce est classée gibier. Elle peut être chassée à tir ou dans le cadre de la pratique de la vénerie sous terre dans les conditions fixées par l’arrêté annuel fixant l’ouverture et la clôture de la chasse dans le département du Doubs.

Du fait de ses mœurs nocturnes, l’espèce est très peu prélevée par les chasseurs à tir ; la vénerie sous terre quant à elle, est permise pendant la période d’ouverture générale et pendant une période complémentaire allant, pour la campagne en cours, du 1er juillet 2019 au 15 janvier 2020 et du 15 mai 2020 au 30 juin 2020. Plus complexe en terrain rocheux et karstique, la pratique de la vénerie sous terre est peu développée dans le département.

Le blaireau ne fait pas partie des espèces classées susceptibles d’occasionner des dégâts (autrefois appelées espèces nuisibles); il ne peut donc pas être capturé par les piégeurs agréés.

Il peut par contre, de façon exceptionnelle et justifiée, faire l’objet d’opérations administratives de destruction ordonnées par le préfet en application des dispositions de l’article L427-6 du code de l’environnement. Ces missions sont confiées aux lieutenants de louveterie. Ces agents bénévoles sont les conseillers techniques de l'administration en matière de destruction d'animaux susceptibles d'occasionner des dégâts ; ils sont assermentés et sont chargés, sous le contrôle de la direction départementale des territoires (DDT), d’exécuter les opérations ordonnées par le préfet. La décision du préfet doit être motivée notamment par :

- l'intérêt de la protection de la faune et de la flore sauvages et de la conservation des habitats
naturels ;

- la prévention de dommages importants, notamment aux cultures et à l'élevage

- l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques.

Il importe donc que les demandes d’interventions administratives soient correctement renseignées en précisant en particulier le motif de la demande, la nature, l’importance et la localisation des dommages.

Le formulaire de déclaration de dommages et de demande d’intervention exceptionnelle doit être visé par le maire de la commune de situation et transmis à la DDT du Doubs par courrier (DDT du Doubs, ERNF/UNF, 5 voie Gisèle Halimi, BP 91169, 25003 Besançon cedex) ou par courrier électronique à l’adresse suivante : ddt-nature-foret@doubs.gouv.fr

Des mesures de prévention contre ces nuisances sont aussi envisageables par exemple par la pose d’une clôture électrique dont le premier fil est placé suffisamment proche du sol, mais elles restent complexes à mettre en œuvre de façon efficace.

De manière plus générale, les demandes d’interventions transmises sont les seules informations permettant à la DDT Direction Départementale des Territoires d’objectiver l’importance des dégâts occasionnés par les blaireaux.

Il est rappelé que, contrairement à ceux causés par les sangliers notamment, les dégâts dus aux blaireaux ne donnent pas lieu à indemnisation par la fédération départementale des chasseurs.