6ème portrait : Sylviane RODRIGUEZ - Major à l’État Major de la DDSP du Doubs

Mis à jour le 12/04/2021

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Je suis Sylviane RODRIGUEZ, j’ai 55 ans, je suis mariée à un policier motocycliste et nous avons deux enfants. J’exerce mes fonctions à l’État-Major de la Direction départementale de la Sécurité Publique (DDSP 25).

Je suis entrée à l’école de police en octobre 1988 puis j’ai intégré un commissariat de police dans l’Essonne où j’ai exercé jusqu’en 2000. J’ai ensuite été mutée à Besançon, affectée au bureau de police de Planoise dans le cadre de la police de proximité. En 2002, j’ai intégré la Brigade des accidents et délits routiers et en 2008, en ai assuré la gestion en tant que chef de brigade.

En novembre 2020, j’ai postulé pour un poste à l’État Major de la DDSP direction départementale de la sécurité publique 25 : c’est une remise en question, un métier différent. Il s’agit de coordination opérationnelle entre notre direction zonale et les différents services de la DDSP direction départementale de la sécurité publique, des remontées quotidiennes ou ponctuelles. Nous traitons des demandes diverses et variées, émanant également de la Préfecture. Des participations à des réunions avec le pôle sécurité routière ou autres services afin de mettre en place diverses actions, ou en étudier de nouvelles, font partie de mes fonctions. Ce travail est plus abstrait qu’auparavant, plus protocolaire, plus institutionnel mais néanmoins passionnant. Je découvre la police sous un autre angle et mesure l’intérêt de production de chiffres/statistiques ce qui était moins le cas lorsque j’étais sur le terrain.

Concernant mon parcours professionnel, j’ai le grade de Major. Mon mari a le même déroulement de carrière que moi, mais a acquis une spécialité et œuvre donc dans une brigade motocycliste.

Je ne suis pas issue d’une famille de policiers. J’ai choisi ce métier par vocation. J’ai toujours voulu combattre l’injustice, secourir les plus vulnérables, aider les victimes d’infractions pénales.

Concernant les relations avec les collègues, quand je suis arrivée en 1989, il a fallu s’imposer, faire ses preuves, j’ai passé et réussi l’examen de brigadier, et cela m’a permis de devenir chef de brigade assez tôt. Plus globalement, pour les femmes, il faut montrer dès le début que l’on peut faire aussi bien qu’un homme et l’intégration se passe sans problème.

Pour l’articulation vie privée et vie familiale, mes enfants sont grands aujourd’hui mais quand j’étais dans l’Essonne, nous avons d’abord travaillé en décalé mon mari et moi, mais nous n’avions jamais de jours de repos ensemble. Nous avons eu la chance ensuite d’avoir une assistante maternelle de nuit, ce qui nous a permis de changer d’horaires. Travaillant chacun dans un commissariat distinct, nous avons pu concilier travail et vie familiale.

Cette période a représenté un rythme travail/vie familiale compliqué avec des horaires atypiques, qui nécessite de mettre en place une organisation particulière. C’est plus difficile pour les familles monoparentales même si l’administration prend en compte de plus en plus ce cas de figure. L’articulation vie privée et professionnelle est complexe au regard des fermetures d’école, des enfants malades, en cas de rappel sur les repos... et pas toujours de famille sur place pour pallier aux difficultés.

Pour les jeunes femmes qui souhaitent s’engager en faveur des victimes, c’est un métier passionnant. Il faut s’imposer mais avec les années, les relations hommes/femmes ont bien changé  et il n’y a pas d’inégalité de salaire : à grade égal, salaire égal. Par ailleurs, de plus en plus de femmes sont en position de commandement, ma chef directe est d’ailleurs une femme commandant.

Au commissariat de Besançon, 27,5 % des policiers sont des femmes ce qui est très légèrement supérieur au 27,3 % au niveau national. Les femmes représentent par ailleurs 24,7 % des commissaires de police au niveau national et à Besançon, deux commissaires de police sont des femmes.

Des femmes et des hommes illustrent la lutte en faveur des droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes : Martine MONTEIL en tant que l’une des premières femmes à devenir commissaire et à diriger des brigades de stupéfiants, proxénétisme, police judiciaire,... C'est elle qui a démantelé le réseau de proxénétisme de Madame CLAUDE. Elle a été élue femme de l'année en 1990 alors que je débutais dans la police. Elle a su s'imposer, se faire respecter et apprécier.
Mon mari illustre l’engagement d’un homme sur le sujet mais pour citer une célébrité, le chanteur-interprète-compositeur Grand Corps Malade a fait un album formidable en 2020 s'intitulant "Mesdames".