3ème portrait : Manuela MORGADINHO - Dirigeante d'entreprise et Présidente de la Chambre de métiers et de l'Artisanat du Doubs

Mis à jour le 22/03/2021

Index d'articles

Présentation générale :  Dirigeante d’une entreprise du bâtiment et présidente de la Chambre de métiers et de l’Artisanat du Doubs depuis le 26 octobre 2019 . 1ère vice-présidente à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Bourgogne Franche-Comté ; 1ère vice-présidente de la CAPEB du Doubs. Après avoir été salariée de mon mari entre 1980 et 2006 d’une entreprise de placo-peinture, décoration intérieure avec 18 salariés, j’ai repris la gérance de l’entreprise en octobre 2006. Actuellement j’ai 2 salariés.

Mon engagement à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat est l’aboutissement de mon investissement dans les commissions des organisations professionnelles et institutions diverses. Je me suis imposée naturellement et les hommes ont soutenu ma candidature à travers la reconnaissance de visions différentes et complémentaires et très souvent même m’y ont poussée.

Parcours scolaire et professionnel : Arrivée en France en bas âge, j’ai eu la chance d’avoir des instituteurs puis des professeurs épatants.J’aimais déjà lire des livres où au moins un des personnages défendait les plus faibles, soutenait une cause honorable. Depuis ma plus tendre enfance, la passion pour la lecture n’a pas faibli. J’ai un BAC + 2, J’ai commencé ma vie professionnelle à l’UDAF de Besançon. En épousant mon mari, j’ai « épousé » l’entreprise. En intégrant la société, j’ai tenu à me former plus en amont afin de mieux appréhender le milieu du bâtiment et la Gestion du Personnel. J’ai fait une multitude de stages divers et variés aussi bien à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Besançon que dans l’Organisation Professionnelle CAPEB du Doubs. En parallèle de mon travail au sein de l’entreprise et de ma vie de famille, j’ai suivi pendant 2 années la formation diplômante de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat intitulée le BCCEA (Brevet Conjointe Collaboratrice Entreprise Artisanale), deux jours par semaine pendant deux ans.

Ensuite j’ai enchainé par une autre formation diplômante (deux jours par semaine sur deux ans) à la CAPEB du Doubs intitulée le GEAB (Gestion des entreprises artisanales du Bâtiment). Ayant toujours la volonté d’évoluer, c’est tout naturellement que j’ai poursuivi un Diplôme Universitaire à Besançon en deux ans (deux jours par semaine sur deux ans). Bien sûr, en plus de la vie professionnelle et familiale. J’en suis sortie major de promo. J’ai suivi d’autres formations par exemple des formations liées au Handicap, à l’aménagement intérieur et autres afin d’acquérir des gestes techniques.

Je continue à m’intéresser et à me former et à évoluer. Depuis 2008, je suis au Conseil des Prud’hommes. J’ai même été la première présidente du Conseil des Prud’hommes de Besançon, il y a quelques années.

Choix du métier : pourquoi être entré dans ce métier et avoir poursuivi au-delà de l’opportunité de travailler dans l’entreprise de son conjoint ?

Tout naturellement, mon mari avait besoin de quelqu’un pour l’épauler au début, dans les fonctions plus transversales. J’ai enchainé par les métrés sur chantier et j’ai naturellement évolué au niveau technique.

Intérêt du métier / relation avec les collègues, les fournisseurs et les autres entrepreneurs au début et actuellement

Enfant, j’aimais disposer des cubes sur le sol afin de créer des maisons ; plus tard, je dessinais des maisons. Sans le savoir, plus tard, j’entrais dans le monde du bâtiment. En regardant dans le rétroviseur, je peux dire que j’ai toujours été acceptée, respectée par les clients, par les collaborateurs et les autres artisans sur les chantiers, par les fournisseurs, avec les collègues dans les instances où je siège. La vision d’une femme sur un chantier (attirait et) attire encore parfois la curiosité mais une curiosité saine qui va dans le sens d’une progression efficace dans l’intérêt du travail bien.

Articulation vie privée et professionnelle

Dans l’entreprise avec mon mari, j’ai pu articuler ma vie personnelle et professionnelle. Les mercredis étaient réservés à mes enfants. J’assurais la sortie de l’école jusqu’au coucher. Je travaillais tard le soir : c’était une question d’organisation et de choix personnel qui m’allait très bien. Apprendre, découvrir, évoluer, faire, agir, partager, aider l’autre sont des mots importants pour moi.

Un homme et une femme célèbre ou non illustrant la lutte pour les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes :

  • Femme non célèbre

En 1988, à la fin d’une réunion sur le statut des femmes d’artisans organisée à la CAPEB 25, j’ai posé une ou deux questions. A la fin, Mme feu ROZET Marie, organisatrice et défenderesse acharnée des droits de la femme dans l’artisanat, s’approcha de moi et a su par ses paroles me convaincre de rejoindre l’équipe des femmes d’artisans de la CAPEB. Je n’oublierai jamais quand elle nous répétait : progresser, évoluer, ne pas baisser les bras, battez-vous pour avoir des droits. Quand elle nous racontait son vécu à Paris, devant une assemblée d’hommes afin de les convaincre d’accepter un statut reconnu pour les femmes etc. … A une réunion de la CAPEB Nationale, je restais admirative. De cette femme, il se dégageait une telle conviction. Je ne sais pas pourquoi, j’ai décidé, ce jour-là de m’investir encore davantage pour l’entreprise familiale, pour ma famille, pour les autres.

  • Femmes célèbres

Femmes célèbres que j’admire par leurs combats, leurs acharnements pour améliorer le sort des femmes et des autres en général : Mmes Simone VEIL, Marie CURIE, Lucie AUBRAC et Eleanor ROOSEVELT.

  • Homme célèbre

Victor HUGO, défenseur de la cause des femmes.

  • Homme non célèbre

En conclusion, je remercie un Homme qui n’est pas célèbre pour les autres, mais l’est pour moi et le restera, mon mari ARMAND qui a toujours su que la femme se doit d’être l’égale de l’homme, qui a toujours dit qu’une femme qui travaille dans une entreprise même artisanale doit avoir un salaire.